Textes / journal de bord / poèmes
Texts / Logbook / Poems
Toujours comme depuis là-bas.
Je continue de t'aimer.
Je t'aime en te voyant vivre.
Je vis.
Je rêve à ces vies. Celles passées et cette prochaine qui déjà nous a.
Dans ces vies futures nous continuerons notre rencontre.
Quel visage de toi me donnera-t-on d'embrasser ? Celui d'un père, d'une amante ou d'un fils ?
Ou bien peut-être le visage de cet oiseau qui de là où je t'écris étend ses longues ailes de feu contre le ciel.
Nous célébrerons autre chose. Un instant sinon un geste que nous risquerons d'oublier. Pourquoi pas cet éclat que nous avons passé ensemble, toute une journée entière sous la course du soleil à rire et à flâner.
Le ciel est antre nous
pas plus qu'au delà
pas plus que là-haut
Aucun point ne mène
Aucun pas
à ce ciel rien
nous voilà sans royaume
bâtissant notre exil
Tu te tiens debout contre le sol.
contre le soleil de la véranda
je verse pour nous dans deux petits bol
le bouillon bouillant de turnip raviol
Le souffle brusque les deux derniers pétales de la fleur du petit déjeuner
Avec toi pendant que j'estime le temps reste
le temps donne moins de force
je veux m'étendre
Tes grandes oreilles ajoutent à ton être
une dimension céleste
une allonge
une langue
une terre
je veux m'étendre
comme quelconque liquide d'un verre brusquement renversé
être
lait
salive
eau
pisse
je veux m'étendre comme le ciel entre nous
je respire
je prends répit
je m'en remets
je respir
Je suis
c'est tout c'est un cycle
je passe entre les gouttes
sous toutes mes coutures
L'espace du cœur se construit
chambre de résonnance
cavité respirante
des images des échos occupent cette étendue
acquiescent de concourir à l'amplitude des mondes
Ne pas construire cette espace c'est admettre d'étouffer
alors le cœur reste une simple pompe
l'apparat ou le cortège d'un sang amer et navré
peu versé dans l'autre
peu capable d'aimer
L'ange me regarde si tristement sur la carte postale devant moi.
Au dos environs à l'endroit de ses ailes je me souviens que tu as écrit quelque chose sur ces petits chants, ces comptines incompréhensibles, décousues que nous chantions souvent en haut de l'arbre. J'agrippe l'ange, en serrant ses bords contre moi, je me rappelle notre respiration. Ce grand A que prenait la forme de nos poumons.
des l'armes
parvenaient à sa bouche
peut-être délivraient-elles un message, un baiser, ou encore une bataille de la part de ce regard qui trop longtemps avait tenu scellé la colère ?
J'ai passé mon temps à malmener les images comme on creuse la terre ou la chair d'un fruit pour chercher le point insécable. J'ai compris que les images ne sont que des images qu'aucun secret n'est gardé en elles, que leurs énigmes seulement appartiennent à mon regard et viennent sans relâche hanter mon cœur et mon corps tout entier.
Les plantes
sont.
des anges simples
Il y a des tristesse que nous portons qui ne nous appartiennent pas.
L'eau n'est pas la raison d'être de l'éponge.
moi je suis très passé
je suis scotchée
je me souviens énormément
le passé c’est génial
je vais bosser
ça va cinq minutes
c’est pas grave
je suis au top
c’est l’horreur
vos fantômes
j’ai pas de thune
je rétrécie
c’est ok
je suis mal
je vous violente
je vais me coucher
j’ai tout bouffé
je m’en remets
je mens
t’es un leader
t’es un chef toi tu veux
tout dire tu imposes
nous devons tout te dire
dire tout c’est total
c’est pour ça la peur
à tous les coups
ça fige c’est normal
à tous les coups
ce n’est pas tenable de dire tout
d’obliger nos langues au plus près de ton usage de ton diktat de ton délire
alors pendant que tu grossis
que tu avives
que tu montes
pendant que tu fixes le bon usage
les définitions les répétitions
je place dans ton chaos
un petit grain.
Je perce une issue
pour notre cavale nos respirations
je voudrais être un fleuve rue du Belvédère
pour recommencer en beauté
le désordre nos conversations
les nuits sans compter la nuit
nos affaires de balade
d'équilibre
de pied gauche
à tous les coups la chambre bleue
entre tes poumons
à tous les coups c'était le chagrin
majeur justement
je voudrais être un fleuve rue du Belvédère, 8
un fleuve qui sauve qui réceptionne
un lit grossit
un chenal leste
sous ta fenêtre
ce matin là
Nous manquions tous de nous heurter les uns aux autres.
C'est ça le premier jour de BLEU.
Lorsque le ciel est l'endroit de la chute.
Nous sommes dans la rue éparpillés, scorie du soleil. Il y a ce rose rouge qui s'étire en buée
A son point le plus chaud tout semble las et oublié.
Puis soudain la fatigue ; toute cette clarté qui nous somme de nous rendre au repos.